Kosha signifie « enveloppe ».

Les koshas forment comme une carte du corps qui reconnaît que nous avons différentes couches. La carte contient cinq couches et on peut les imaginer comme des poupées russes (la grosse poupée qui contient les plus petites à l’intérieur d’elle-même). Dans le cas des koshas, notre couche la plus externe c’est le corps physique, celle à l’intérieur c’est le corps énergétique, puis il y a le corps mental, le corps intuitif et finalement le corps de félicité ou de béatitude (la joie).
Et que couvrent toutes ces couches?
Notre âme
La couche externe est la plus dense et la plus interne, la plus subtile. Chaque couche obscurcit un peu celle qui lui est antérieure. Il est intéressant de les explorer pour redéployer progressivement notre potentiel humain.
1. Anamaya kosha – le corps physique
Anamaya Kosha est notre couche externe : le corps physique. C’est le corps en chair et en os qu’on associe généralement à la pratique physique de yoga.
La discipline qu’on va chercher en entrainant le corps physique est importante, essentiellement parce qu’on va avoir besoin de cette discipline au fil du temps quand on va commencer à entrainer aussi l’esprit. Mais même si on commence probablement avec le corps physique, on cherche quand même à s’identifier de moins en moins à ce dernier.
Une des raisons pour laquelle on commence avec le corps, c’est, entre autres, parce que les tensions mentales s’y manifestent de différentes manières. Quand on est nerveux, on a des papillons dans le ventre. Quand on est en colère, on serre la mâchoire ou les poings, etc. On a tous des empreintes, des façons habituelles d’entreposer les tensions physiques, émotionnelles et mentales à l’intérieur du corps. Qu’on en soit conscients ou non, notre posture reflète trop souvent comment on se sent à l’intérieur. Notre corps est un reflet de l’esprit et l’esprit, un reflet de notre corps. Des changements au niveau de la posture peuvent induire des changements dans nos états affectifs ou émotionnels ou influencer nos niveaux de motivation et d’émotions.
2. Pranamaya Kosha – le corps énergétique
Pranamaya Kosha, soit le corps énergétique, se retrouve à l’intérieur de Anamaya Kosha.
Si notre système nerveux fonctionne bien, il n’y a aucune partie du corps qu’on ne peut pas ressentir consciemment ou inconsciemment.
Maintenant, si notre cerveau est trop stimulé ou si on pense que l’énergie c’est ésotérique, il est peu probable qu’on soit en mesure de la sentir. C’est une expérience qu’on a peut-être tous eu ou qu’on a encore dans un cours de yoga quand une professeure nous dit de sentir l’énergie qui circule dans le corps et que tout d’un coup on ne sent plus rien, il y a comme un vide qui se crée. Mais en fait, si tu peux ressentir des sensations, tu peux sentir l’énergie. Ça n’a pas besoin d’être mystique, ça peut être très concret comme un picotement ou une vibration ou des changements de température dans le corps.
Notre capacité à sentir l’énergie dépend de notre capacité à sentir les sensations dans le corps. La pratique du yoga entraîne cette conscience ressentie afin que notre expérience de ce merveilleux monde intérieur devienne plus subtile et intégrée.
Puis, généralement quand on commence à explorer l’énergie, on le fait par une conscience du souffle. Apprendre à respirer consciemment est la clé de la maîtrise de l’esprit, des émotions et de notre énergie.
3. Manomaya Kosha - le corps mental
Manomaya Kosha c’est le corps mental. Il est responsable du traitement des pensées, des sentiments, du mental et des émotions.
On peut étudier ce Kosha longtemps parce que la tradition en a énormément à dire à ce sujet. Ce qui est intéressant c’est que la tradition dit que Manomaya Kosha est le seul Kosha qui expérimente la souffrance. Nos histoires sont les causes de toute notre souffrance. Les sensations sont seulement des sensations avant qu’on y attache une histoire et c’est la raison pour laquelle la méditation est importante.
La méditation nous aide à nous désengager de cette partie de notre esprit qu’on appelle l’esprit inférieur qui est surtout guidé par nos sens. Quand on médite, notre tendance à être distraits par nos sens est la première chose à travailler. Elle nous aide aussi à nous désengager de cette banque en nous qui accumule nos mémoires, nos empreintes & nos conditionnements. En méditant on remarque que toutes ces choses s’immiscent de moins en moins dans notre conscience.
Et finalement, la méditation nous aide à dissoudre notre sens du moi que certains appelleraient l’ego. Au fil du temps, cette "histoire du moi" peut parfois disparaître complètement, du moins pour un bref moment.
4. Vijnanamaya Kosha – le corps intuitif
Vijnanamaya kosha c’est le corps intuitif. On peut le traduire par : l’intellect pur. C’est comme notre professeur intérieur, ce n’est pas simplement notre intelligence, c’est la source de notre intuition et de notre discernement; notre sagesse.
On peut aussi le décrire comme la source de notre volonté, mais pas n’importe quelle volonté:
celle de devenir qui on est censé être de la même façon qu’un arbre va grandir vers la lumière.
C’est un voyage vers ces couches plus profondes de connaissance EN NOUS.
Quand on pense au discernement et à l’intuition, on cherche ce discernement qui n’est pas influencé par notre personnalité ou par notre contrat social, mais celui qui est plus près de ce que je vais appeler la Conscience ou le Soi pour aujourd’hui. On cherche à revenir à ce professeur intérieur, cet endroit où on réalise que les enseignements que nous recherchons se trouvent déjà dans notre cœur et que notre recherche d’un professeur externe vient de cette envie de connaître cette partie de nous qui sait déjà. Donc, on va à l’intérieur pour comprendre que c’est déjà là, en Soi.
Quand on entre dans ce monde, on arrive dans un endroit au-delà de l’esprit, donc on monde qui peut être assez inconnu. Ça peut nous mettre au défi parce que ça ne cadre pas vraiment dans le monde de la logique et de la rationalité auquel on est habitués. Quand on arrive à cet espace, il y a un point où la méthodologie et la théorie qui nous y ont accompagné nous ont amené aussi loin qu’elles pouvaient, ce qui signifie qu’on arrive à un point où tout ce qu’il nous reste à faire c’est de nous abandonner en ayant confiance, to surrender.
Vijnanayama Kosha c’est tout un monde, un royaume de sagesse intuitive et de compréhension profonde. C’est l’avant dernière couche avant l’âme.
5. Anandamaya kosha - le corps de félicité ou de béatitude
Éloigne toi des choses qui t'apportent du plaisir, mais ne nourrissent pas ton âme.
Le corps de félicité ou de béatitude (ou même de joie) est la dernière couche sur notre âme. La vision de la joie en yoga est un peu différente de la vision commune, car elle n'est pas une réponse face à des choses de notre environnement comme un beau coucher de soleil, un temps passé avec un être cher ou une belle expérience. La tradition dit plutôt que la joie n'est pas intrinsèque à quoi que ce soit dans notre environnement, mais qu'elle est en nous. Les personnes, les expériences ou les choses qui nous "procurent la joie" sont en fait des catalyseurs d'une expérience de quelque chose qui est déjà à l'intérieur de nous.
Le yoga dit que la joie est une expérience non-filtrée de notre vraie nature. C'est de se retrouver.
Quelques suggestions de choses à cultiver pour y arriver:
La maitrise de soi: Pour plonger dans notre plein pouvoir;
S'aligner à notre dharma;
Briller, rayonner;
Reconnaître sa propre beauté;
Développer Jnana - Le savoir de ce qui est réel et irréel dans ce monde;
Développer le non-attachement.
Plein de belles conversations et de gros sujets qu'on pourra explorer dans d'autres articles. J'arrêterai ici pour ce résumé rapide des koshas en mentionnant que ceci est seulement une goutte dans l'océan vaste des koshas.
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